La situation énergétique en France
8 millions de logements individuels considérés comme des passoires thermiques (construits avant 1975)
Le foyer moyen consomme 16 000 KWh par an (4 personnes, 120 m²)
29% des logements sont chauffés au gaz, 24% au fioul, soit environ 80 TWh d’énergie fossile et 50 MT de CO2 par an, sur une quantité totale de 350 MT de gaz à effet de serre dégagés annuellement
La consommation des logements individuels est variable dans la journée, provoquant des pics de consommation, nécessitant l’utilisation ponctuelle de centrales de production d’électricité à base d’énergie fossile, qui dégagent massivement du CO2
Le stockage des énergies renouvelables est réalisé avec un système utilisant des matériaux polluants
La problématique
Dans le cadre de la lutte contre le dérèglement climatique, les grandes campagnes de rénovation énergétique de logements individuels concernent l’isolation des bâtiments et le remplacement des chauffages à énergie fossile par des convecteurs et/ou des pompes à chaleur. Cela implique une augmentation des consommations électriques de 25% et donc la production supplémentaire correspondante dans un mixte énergétique à forte dominante nucléaire. Egalement, le grand chantier de la mobilité des particuliers est le passage au véhicule électrique, nécessitant une production supplémentaire du même ordre (25%).
Le parc de production nucléaire actuel n’est pas dimensionné pour répondre à cette augmentation du besoin.
Les logements individuels doivent donc participer à la production de leur propre consommation énergétique.
La solution actuelle : le panneau solaire couplé avec des batteries
La solution proposée aujourd’hui pour impliquer le particulier dans la production d’énergie est l’installation de panneaux solaires (sur le toit ou dans le jardin), couplés avec un onduleur et un système de stockage batterie. C’est une filière qui est aujourd’hui éprouvée, qui, chaque année, se développe de plus en plus. Avec les besoins croissants en énergie et avec la nécessité de décarbonner les productions d’électricité, l’essor du panneau solaire ne fait aucun doute, car il dégage 95% de CO2 en moins par KWh produit que les systèmes utilisant du charbon ou du gaz.
Le problème de cette solution se situe au niveau de son système de stockage. Les batteries sont généralement composées soit de plomb, soit de lithium. Ce sont deux matériaux extrêmement polluants à l’extraction (pollution de l’air, des sols, contamination des populations, extraction lourdement énergétivore). Il est possible de recycler ces batteries, mais la filière de recyclage pour les batteries lithium n’existe pas (1% du lithium des batteries est actuellement recyclé, alors que c’est un matériau qui n’est pas en abondance sur terre). Pour le recyclage des batteries plomb, il est efficace, mais la principale filière est implantée dans des pays en voie de développement, où les mesures d’hygiène et de qualité ne sont pas respectées.
L’autre problème de ce stockage est sa capacité. Dans les journées d’hiver les plus rudes, les besoins en énergie peuvent monter jusqu’à 70KWh par foyer et par jour. Une batterie au plomb stocke en moyenne 1 KWh, et 2.5 KWh pour une batterie lithium. Cela voudrait dire que pour assurer l’autonomie d’une journée pour un foyer, il faudrait 70 batteries plomb (environ 18000 euros de batteries), ou 30 batteries lithium (environs 30 000 euros de batteries)